J’ai découvert la voile sur le dériveur familial étant tout petit, le vrai déclic de la compétition est venu sur le tard à travers l’association étudiante dont j’étais le skipper en régate. Le solitaire est le large me sont venu dans un second temps, quand j’ai repris le petit voilier habitable de mon grand-père qui n’était malheureusement plus fait pour faire de grande traversées - c’est ce qui m’a poussé à concrétiser ce rêve : traverser l'Atlantique en solitaire durant une course.

Mes premières régates qualificatives arrivent rapidement dans le calendrier 2025, je vais commencer par la Plastimo Lorient Mini début Avril en double-mixte, puis la Pornichet select en solitaire début Mai, et j’espère être qualifié pour la PURU Transgascogne cet été.

Un mini c’est un condensé de technologie dans 6,5m. J’ai eu la chance de récupérer un bateau qui été déjà bien préparé par son précédent propriétaire mais sur ces bateaux il faut être vigilant à avoir constamment un bateau prêt à affronter la mer. J’ai beaucoup travaillé sur l’électronique du bord ces derniers temps pour m’approprier le circuit et adapter à ma navigation les instruments, également j’ai réalisé des remplacements de bouts usés qui menaçaient de se casser en mer, enfin je travaille actuellement à refaire la peinture de protection de la coque qui est un élément essentiel dans la performance du bateau.

Je ne suis pas sûr qu’il y ait une méthode magique qui existe, chaque coureur trouve les clés pour gérer stress, fatigue et effort physique. Pour ma part je me base sur des exercices de sophrologie et de projection positive pour faire face au stress avant la compétition. Une fois la ligne de départ coupée c’est l’adrénaline qui nous pousse, il faut réussir à garder un moral stable tout au long de la compétition. Egalement je parle beaucoup à mon bateau et à moi-même, j’ai peut-être mes vieux réflexes d’ancien cavalier qui reviennent !

Pour la nutrition en course je me base pour le moment sur de la nourriture lyophilisée que je réhydrate avec de l’eau chaude, et également quelques sucreries pour le moral ! Pour l’énergie, je fais de la préparation physique pour être prêt pour les courses et je m’oblige à me reposer même si je ne suis pas fatigué pour commencer mon cycle de sieste tôt dans la course.

Je vais commencer en 2025 par des courses en Atlantique, l’objectif serait en 2026 de réaliser des courses en Méditerranée pour optimiser mes chances de qualification pour la mini-transat. J’ai également une grosse échéance en 2026 : La SAS (Les Sables - Les Açores - Les Sables).

La gestion de l’eau potable à bord du voilier est primordiale. Pour des raisons écologiques et sportives, nous embarquons avec nous une quantité limitée d’eau pour boire et réhydrater nos plats. Egalement ce n’est pas parce que nous ne sommes pas à terre que nous ne faisons pas attention aux déchets que nous croisons sur notre route. Si un filet abandonné se bloque dans nos safrans par exemple, nous le ramenons à terre pour le trier.

Jetly et Odrea m’accompagnent à travers leurs expertises autour de l’eau et me permettent de bénéficier de leurs avis techniques et de leurs produits pour optimiser ma gestion de l’eau à bord.

Cela remonte à mes régates étudiantes, la première fois que j’ai passé le Raz de Sein de nuit sous Spi (une grande voile à l’avant) avec une nuit étoilée exceptionnelle. J’avoue avoir quitté des yeux un instant mes instruments de bord pour contempler la nature autour de moi.

Oser ! Même si on ne sait pas tout, on apprend au fur et à mesure, j’ai beaucoup de choses à apprendre et cela a pu me faire douter, mais ce qui nous pousse le plus c’est la passion de la mer, de la course, et les histoires des autres marins.